14-17 juin 2021 Montpellier (France)
Atlas sonore des langues régionales ou minoritaires d'Europe : de l'occitan (provençal et languedocien oriental) aux langues sans territoire compact
Philippe Boula De Mareüil  1@  , Marcel Courthiade  2, 3, *@  , Frédéric Vernier  4@  
1 : Laboratoire d'Informatique pour la Mécanique et les Sciences de l'Ingénieur [Orsay]  (LIMSI)  -  Site web
Université Paris XI - Paris Sud, CNRS : UPR3251
Université Paris Sud (Paris XI) Bât. 508 91405 ORSAY CEDEX -  France
2 : Institut National des Langues et Civilisations Orientales
*
3 : Pluralité des langues et des Identités : Didactique, Acquisition, Médiations
Institut National des Langues et Civilisations Orientales : EA4514
4 : Laboratoire d'Informatique pour la Mécanique et les Sciences de l'Ingénieur [Orsay] (LIMSI)
CNRS : UMR3251, Université Paris-Saclay,Sorbonne Universités
* : Auteur correspondant

Pour promouvoir la diversité linguistique, nous proposons de présenter un atlas sonore de langues régionales ou minoritaires qui, à partir de la France hexagonale (Boula de Mareüil et al., 2017), a été étendu aux Outre-mer, aux langues non-territoriales (Cerquiglini, 1999) ou sans territoire compact (Courthiade & Karamagkiola, 2013) comme le rromani, ainsi qu'à d'autres pays dans le voisinage immédiat de la France. Cet atlas en ligne permet aux visiteurs d'écouter la même fable d'Ésope (et de la lire) dans plus de 700 versions : ce travail est le fruit de nombreuses enquêtes de terrain et du développement d'une interface attractive. Le confinement ne se prêtant guère à la linguistique de terrain, lors de la quarantaine de 2020 nous avons entrepris de collecter une quarantaine de traductions de cette fable, via Internet, dans les langues/dialectes minoritaires d'Europe — la distinction entre langues et dialectes n'étant pas univoque (Viaut & Pascaud, 2017).

Nous décrirons leur cartographie et nous nous concentrerons sur certaines des langues en danger que nous avons collectées, provenant de diverses aires linguistiques : romane (occitan, aroumain et moéso-roumain), finno-ougrienne (sámi, meänkieli et kven) et slave (ruthène, morave et bunjevac). Nous verrons que ces langues soulèvent des questions communes et controversées, du fait de leur obsolescence. L'hétérogénéité de ces langues, presque consubstantielle à leur état minoritaire, alimente ainsi un discours puriste, fixiste et essentialiste : « on ne dit pas ça comme ça » ou, entre deux variétés de ces langues, « ils [les autres] ne parlent pas comme nous ». Dans ces conditions, le passage à l'écrit des langues minoritaires, cruciale pour leur documentation et leur survie, soulève des questions importantes, qui sont partagées par les langues sélectionnées ici. Différentes solutions proposées seront discutées, continuant à faire débat, notamment dans le domaine d'oc (provençal et languedocien oriental, dont nous partirons et que nous analyserons en détail) ainsi que dans les Balkans..

Références bibliographiques

Boula de Mareüil, P., Vernier, F., Rilliard, A. (2017), « Enregistrements et transcriptions pour un atlas sonore des langues régionales de France », Géolinguistique 17 : 23–48.

Cerquiglini, B. (1999), Rapport au Ministre de l'Éducation Nationale, de la Recherche et de la Technologie, et à la Ministre de la Culture et de la Communication. .

Courthiade, M. & Karamagkiola, S. (2013), « Attitudes comparées de deux minorités européennes sans territoire compact vis-à-vis de la langue maternelle : les Rroms et les Aroumains », in Alén Garabato, C. (Dir.), Gestion des minorités linguistiques dans l'Europe du XXIe siècle, Éditions Lambert-Lucas, Limoges (pp. 193–215).

Viaut, A. & Pascaud, A. (2017), « Pour une définition de la notion de “langue régionale” », Lengas 82 : en ligne.

 

 

 


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