14-17 jun. 2021 Montpellier (Francia)
Le carnavalesque dans le roman camerounais contemporain: Camerouniaiseries de Christian Kuate
Gerardo Acerenza  1@  
1 : Università degli Studi di Trento

Christian Kuate est un écrivain camerounais qui après ses études primaires et secondaires à Doula émigre dans le Nord de l'Italie. C'est à partir de son pays d'adoption, à la fin de ses études universitaires en philosophie, qu'il a écrit son premier roman intitulé Lettre d'un Mbenguiste à sa mère, publié en France aux éditions Doxa en 2017 et traduit l'année suivante en italien pour les éditions Libràti. L'année suivante, il fait paraître, toujours aux éditions Doxa de Paris, son deuxième roman qui a pour titre Ménage en otage, et en 2019, toujours chez le même éditeur, il publie Camerouniaiseries. En apnée sous le soleil.

Ce troisième roman, sur lequel porte notre communication, raconte le choc culturel vécu par une jeune fille italienne lors de son premier voyage au Cameroun avec son copain d'origines camerounaises. Pendant les six jours que Emma restera à Douala, elle assistera, malgré son vouloir, à une série de situations « carnavalesques » qui se produisent dans les rues de la ville. Choquée par ce qu'elle voit, elle décide de quitter rapidement le pays en avouant à son copain Patrick : « Allons-nous-en s'il te plaît, je n'en peux plus » (p. 227).

Avec notre communication, qui s'inscrit dans l'axe du colloque « Langue, territoire et littérature », nous tenterons de montrer que ce troisième roman de Christian Kuate met en scène des situations de la vie quotidienne « hors-fête » où la réalité représentée correspond aux images bakhtiniennes du « monde renversé ». Or, d'après les études de Bakhtine, le « monde renversé » s'oppose complétement à la réalité de la vie quotidienne puisqu'il est caractérisé par des situations violentes qui mettent en scène une série de renversements hiérarchiques, de rabaissements ver le bas de ce qui est élevé (Bakhtine) typiques de l'imagerie carnavalesque. Dans Camerouniaiseries par exemple, le lecteur assiste à une série de situations grotesques où la réalité est complétement renversée. La citation de Richard Bona placée en exergue par Christian Kuate est une clé d'entrée dans le roman : « Si on t'explique le Cameroun et que tu comprends, c'est qu'on t'a mal expliqué ».


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